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L’écriture de soi : l’auto-fiction

Comprendre le genre de l’auto-fiction

 

L’autofiction est un genre littéraire très particulier, où vous utilisez votre propre vécu comme matériau narratif. Il ne s’agit pas ici de romancer un épisode autobiographique, mais de fictionnaliser le soi, de trouver le langage de chaque “Je” épisodique. 

L’autofiction repose sur des pactes. L’auteur, le narrateur et le héros sont la même personne ; les faits et événements sont strictement réels. L’autofiction n’a pas de vocation thérapeutique, mais on sait qu’en médecine chinoise, le cœur est relié à la langue, or en auto-fiction c’est de cette langue qu’il s’agit

Dans la masterclasse d'écriture de Chloé Delaume vous partirez à la rencontre d’un corpus via la lecture d’extraits de textes fondamentaux : Serge Doubrovsky, Nelly Arcan, Christine Angot, Hervé Guibert, Annie Ernaux, Philippe Forrest, Camille Laurens... 

Il s’agit de transmettre au lecteur, par le ressenti, et très concrètement, l’expérience de l’auteur. Travailler votre langue, expérimenter, prendre des risques, c’est ce qui vous permettra de mûrir votre style.

Pierre Guyotat disait « Je chante par ma plaie ». Pour que ce chant sonne juste, il vous faudra travailler votre voix, et donc votre écriture.

 

Comment s’écrire ?

 Nous avons tous une histoire à raconter, des émotions à exprimer, des expériences et des événements à décrire, des joies et des peines aussi, des rencontres et des échecs professionnels, des amours et des divorces, des naissances et des morts. 

Nous avons tous la tentation d’écrire cela même qui nous arrive, nous transforme et nous fait évoluer. Mais faire un roman de soi, de son vécu, de ses expériences n’est pas si facile. Au moment de passer à l’action, l’appréhension de la feuille blanche nous saisit, les questions et les doutes surviennent : après tout, mon cas est-il si intéressant que cela et suis-je si singulier-e ? Pour qui vais-je écrire ? Seulement pour moi ? Et puis, par où dois-je commencer ? Par l’enfance ? Quels souvenirs et quels événements dois-je privilégier ? Ma mémoire est-elle si fiable ? Dois-je forcément écrire à la première personne ? Et comment faire pour me représenter en déjouant la tentation du narcissisme et les pièges de l’impudeur, comment trouver les mots justes pour me dire ?

L’auteur Philippe Vilain anime régulièrement l’atelier par correspondance “S’écrire”. Cet atelier a pour vocation de sensibiliser à la possibilité de construire un récit de soi sur soi : en somme d’illustrer la question « Comment s’écrire ? ».

L’idée est que l’écriture autobiographique ne s’improvise pas au gré de l’inspiration mais qu’elle obéit à une construction méthodique comme à une introspection nécessaire. Dans cet atelier d’écriture vous chercherez à méditer les événements et les émotions fortes de votre vie afin d’essayer de faire œuvre de soi.

 

Quelle forme choisir pour écrire sur soi ?

Quelle forme choisir pour raconter mon histoire de la façon la plus juste mais aussi la plus attirante pour des lecteurs qui ne me connaissent pas ?

Cette question est pertinente et même passionnante car elle nous pousse à redéfinir ce qu’on attend de l’écriture et quelle vision on a de son livre idéal, un livre à soi.

La forme est l’épaule sur laquelle se reposer quand la crainte que peut nous inspirer l’idée d’écrire sur soi, sur son entourage, sur un évènement que l’on a vécu, est trop forte. Elle est ce pont entre nous et le livre à venir, un moyen de mettre à distance tout en disant ce qui nous tient si fort à cœur, ce vécu que l’on a en soi, ce secret de nos vies.

L’auteur Gilles Sebhan vous propose un atelier d’écriture sur cette question bien spécifique. Grâce à de nombreuses propositions d’écritures variées, à la fois ludiques et sérieuses, autobiographie d’un objet, autoportrait négatif, évocation de soi à la troisième personne...vous finirez par découvrir la forme qui vous conviendra le mieux. Autobiographie, autofiction, roman. Tout est possible. Gilles vous accompagne pour tenter de vous éviter l’embarras du choix.

 

Écrire un roman d’auto-fiction

 Difficile néanmoins de déterminer ce que signifie réellement l’autofiction tant les définitions se déclinent. 

Pour s’y retrouver, et se débarrasser de cette question, voici les mots d’Annie Ernaux : « La fiction c’est la forme, ce n’est pas l’invention ». 

 Tout mot écrit est fiction, quel que soit le sujet. Quand le sujet est soi-même, le chemin vers les mots, vers la page écrite est le même : il devient un terrain d’écriture, une forêt dans laquelle il faut se frayer un chemin, tailler à la serpe parfois pour arriver à écrire son histoire. Il faut choisir ce qu’on va raconter et ce qu’on va omettre, trouver le narrateur de son histoire, en somme : il faut trouver une forme.

 Dans un atelier d’écriture inédit, Elsa Flageul vous propose d’écrire un roman d’auto-fiction. Dans un premier temps vous déterminerez les contours de votre roman d’auto-fiction : son sujet, son cadre, sa forme, puis dans un second temps, vous commencerez à le dérouler, à l’expérimenter. 

 

Écrire sur soi : l’astuce pour se lancer dans l’écriture 

 Vous avez toujours voulu écrire mais il est difficile de vous lancer dans le grand bain de l’écriture. Vous avez peur de ne pas arriver au bout d’un récit tout seul. Le chemin à emprunter vous paraît nébuleux. Chaque histoire que vous inventez vous paraît ou trop monumentale ou trop minime. Ou alors vous manquez d’inspiration.

 Partir de soi même, se prendre soi comme matériau de création pour apprendre à écrire est un bon moyen de commencer l’écriture ! 

Regardez, vous avez tout : le lieu, le décor, les personnages. Quant à l’intrigue ? Nous vous aidons à la trouver ! Prenez vos archives, vos photos, vos témoignages, prenez vos bons et vos mauvais souvenirs, prenez votre bonne comme votre mauvaise foi et faisons le tri ensemble lors d’un atelier d’écriture dédié

 

La puissance du “je”

Parler de soi tout en touchant les autres. Le défi est audacieux ! Il faut partir de votre histoire personnelle, de ce qui vous fait souffrir, réfléchir ou vibrer, et de transformer ce qui vous habite en matière littéraire. 

 Vous serez étonnés de la puissance du « Je ». Au-delà du journal intime, les récits personnels peuvent prendre un souffle romanesque étonnant. 

Les textes auto-fictifs ont tout autant de force littéraire qu’un grand roman d’aventures. Lisez des récits d’auto-fiction tels que Marguerite Duras, Annie Ernaux ou Anaïs Nin, dont le journal intime est incroyablement romanesque. Le pouvoir du « Je » introspectif vous paraîtra beaucoup plus puissant. 

 Quand l’autrice Adeline Fleury s’est lancée dans l’écriture d’un texte très intime, elle-même n’avait pas mesuré la portée universelle de son récit. 

 L’écriture au « Je » a une force indéniable, elle peut être un médium pour témoigner des bouleversements de la société, le succès du Consentement de Vanessa Springora en est la preuve. Tentez l’expérience et faites de votre « je » un universel.

 

Auto-fiction : la quête de vérité

L’autrice Sonia Feertchak en a fait l’expérience lorsqu’une ancienne participante lui a raconté le cri du cœur d’une éditrice sollicitée : « Ah mais il fallait me dire que tout est vrai ! Le texte sera beaucoup plus facile à vendre ! ». 

Entre autobiographie, autofiction, exofiction, contrat de vérité et pacte auteur-lecteur, la littérature d’aujourd’hui semble obsédée par la vérité. Mais quelles sont les règles pour « écrire vrai » ? Y a-t-il une prime aux histoires réelles ? Et, surtout, qu’entend-on par vérité ? Comme disait Boris Vian, « L’histoire est entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre ».

Prenons l’exemple de l’autrice Agatha Christie qui s’est révélée dans ses romans, et cachée dans son autobiographie. Elle s’est dédoublée en Mary Westmacott, et a usé de doubles au sein des romans signés sous ce pseudo. Elle s’est approchée du « Je » ; mais pas forcément là où c’était le plus évident.

La grande leçon que donne Agatha Christie, c’est qu’il ne faut pas chercher la vérité – ça c’est vous, nous, lecteurs, qui tentons de la débusquer – il faut chercher la véracité. Sur le sujet, Agatha est une mine. En cinquante ans de carrière, l’auteure d’une des œuvres les plus lues dans le monde (après celle de Shakespeare et La Bible), auteure qui, pourtant, ne se sentait pas écrivain, a eu l’occasion de réfléchir à cette notion. Son Autobiographie, entre autres ouvrages, est l’occasion de remarques et conseils sur le processus d’écriture, la place de l’auteur selon les genres littéraires, la maturation des intrigues, les personnages et les lieux, la longueur des textes, l’utilisation du matériau, le réel et le véridique, l’art du dialogue...

La question n’est pas la « part de vrai » que vous utilisez, la question c’est ce que vous en faites. Découvrez la masterclasse de l’autrice Sonia Feertchak en compagnie d’Agatha Christie, elle vous en dira encore plus !

 

Le cas de l’exo-fiction : s’écrire en partant d’autrui

Biographie romancée ou roman biographique ? C’est la question principale que l’on a posée à l'autriche Olivia Elkaim quand Je suis Jeanne Hébuterne a été publié en 2017. 

Son roman s’inspirait de la vie de celle qui fut la muse et la dernière femme du peintre Amedeo Modigliani. Il intégrait des éléments historiques réels dans un récit de pure fiction. Olivia Elkaim inventait des dialogues et surtout les pensées et ressentis de cette jeune fille qui a vraiment existé il y a cent ans. Ce n’était donc ni une biographie romancée ni un roman biographique, mais une sorte d’ovni littéraire qu’on qualifie, depuis quelques années : exo-fiction. Soit une sorte d’autofiction à l’envers : l’écrivain sort de lui-même, bâtit le récit d’un autre pour en réalité parler de lui. Il en est ainsi de « Charlotte » de David Foenkinos, de « Limonov » d’Emmanuel Carrère ou de « Je vous écris dans le noir » de Jean-Luc Seigle, entre autres.

Écrire sur soi est un vaste territoire littéraire. Pour aller encore plus loin dans le genre de l’autofiction découvrez nos prochains ateliers d’écriture sur cette thématique :