Alain Guyard est un écrivain et philosophe français né en 1966 au Creusot. Fils d’un principal de collège et de Pierrette Vignot, ancienne capitaine de l’équipe de France de basket-ball, il grandit entre manouches et repris de justice, apprenant à lire dans La Calotte, un journal satirique anticlérical.
Après des études de philosophie menées pour « retarder le moment de travailler », il entame une thèse sur l’alchimie, mais préfère fuir avec la bourse du CNRS avant de finalement la soutenir. Il enseigne la philosophie dès 1990 à l’université de Bourgogne, puis en lycée. En 2005, écœuré par une Éducation nationale devenue « machine à rentabiliser », il claque la porte pour se lancer sur les routes.
Depuis, Guyard philosophe là où on ne l’attend pas : prisons, hôpitaux psychiatriques, soins palliatifs, foyers pour mineurs, mais aussi salles des fêtes et festivals populaires. Il se définit comme un « philosophe forain » ou un « saltimbanque de la pensée », bien décidé à casser les codes universitaires et à faire circuler la pensée en dehors des élites.
Anarchiste, membre de la Confédération nationale du travail pendant dix ans, il n’a voté qu’une seule fois : pour Maastricht, sur appel de Toni Negri. En 2024, il inaugure une « philosophie clinique », croisant psychanalyse lacanienne et sagesse antique, qu’il pratique sous forme d’ateliers et d’entretiens.
Auteur de romans, pièces de théâtre et essais, il revendique l’héritage d’Albert Cossery, Frédéric Dard ou Audiard, mêlant argot, gouaille et conscience politique. Pour beaucoup, sa voix est celle d’un monde oublié : celle des oubliés eux-mêmes.