Écrire la honte : l'inavouable comme moteur d'écriture

Notre tarif early bird est accessible jusqu’au jeudi 17 avril à 23h59.



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« La honte d’être un homme, y a-t-il une meilleure raison d’écrire ? »  Gilles Deleuze 

Si la littérature est politique, c’est pour moi en ce qu’elle est par-delà la morale. La littérature ne juge pas, elle expose. Elle montre ce que d’ordinaire on cache, elle force à regarder en face. Par l’acte d’écriture et de lecture peut s’instaurer un rapport intime entre des êtres qui ne se sont jamais connus mais se retrouvent là l’un en face de l’autre, mis à nu. Ce parti pris du dévoilement est à l’origine même de l’acte de l’autobiographie ou de l'autofiction, c’est le geste inaugural posé par Rousseau dans Les Confessions qui interpelle Dieu lui-même pour le prendre à témoin : « Je me suis montré tel que je fus, méprisable et vil quand je l’ai été, bon, sublime quand je l’ai été, j’ai dévoilé mon intérieur tel que tu l’as vu toi-même ». 

La honte est un sentiment qui peut aussi être exploité avec bonheur dans la fiction.

La honte est un merveilleux moteur d’écriture, elle force l’écriture à se délier, à explorer des territoires sombres et peu glorieux. Honte historique, honte sociale, honte de soi, honte pour soi, honte pour l’autre, honte de son corps, honte de l’autre en tant que soi, honte d’avoir honte… les motifs d’avoir honte sont innombrables et peuvent tous fonctionner comme des déclencheurs d’histoires. 

Nous essaierons d’explorer au cours de ces huit séances par correspondance, et à travers des exercices variés, ce vaste territoire. Comment exprime-t-on la honte ? Comment la langue, la structure du récit se trouvent modifiés par ce sentiment puissant ? Comment la ponctuation est-elle impactée ? Comment les personnages sont-ils traversés par la honte ?

(Page mise à jour le :  3 avr. 2025)