Comment écrire depuis ses fêlures ?

Dans les livres, il arrive que notre sens de la norme vacille. On y découvre des vies fêlées, racontées dans des langues décalées, créatives, marginales. On y suit des vies qui, par choix ou par la force des choses, se sont émancipées de l’ordre familial, social ou légal. On y apprivoise des phrases fauves, qui déjouent les évidences et le familier. On y chérit les liens imprévisibles. 

Comment écrire depuis ses fêlures ? Comment faire du sentiment de décalage le point de départ de récits à la fois intimes et politiques ? Comment faire de ses failles des chances ?

C’est à ces (vastes) questions que s’intéressera cet atelier, où l’écriture puisera sa source dans l’observation mais aussi dans la lecture, dans l’écoute et dans le visionnage de films.

Ce cycle propose d’explorer les zones de frottement entre soi et le monde, entre ce qu’on attend de nous et ce que l’on est. Chaque séance abordera une manière d’écrire depuis ce qui déborde, dérange ou échappe à la norme. Nous lirons, écrirons, et tenterons de faire de nos failles une force poétique.

Séance 1

Si le sentiment d’exclusion vis à vis de la norme peut être, dans la vie, une source de souffrance, il peut, dans les livres, devenir un puissant moteur d’écriture. 

Et de Toni Morrison à Maggie Nelson en passant par Jean Genet ou Marcel Proust, c’est une tension entre inclusion et exclusion qui motive les scènes et les langues. A travers plusieurs exercices et lectures, nous nous y intéresserons dans cette première séance.

Séance 2 et 3

Une faille désigne, couramment, un point faible, un défaut ou une cassure.  Mais vis à vis de qui, de quoi, se sent-on en faille, si ce n’est d’un ordre établi ou imposé ? Dans cette séance, on s’intéressera aux liens entre l’intime et le politique. On verra comment les allers-retours, entre le monde et soi, peuvent aider à préciser une esthétique : à trouver sa forme d’écriture.

Séance 4

Quoi de plus réel que les contradictions qui nous fondent ? Quoi de plus attachant qu’un personnage dont on comprend les déviations qui l’habitent ? On cherchera, dans cette séance, à écrire (la vie des autres, la sienne) en partant des paradoxes, des étrangetés, qui les irriguent.

Séance 5

Il arrive qu’on se sente déchirés entre deux normes, entre deux appartenances, deux manières d’écrire. Parfois davantage encore. Cette déchirure est, parfois, l’occasion d’imaginer une nouvelle voie (et de trouver sa voix à soi). À travers plusieurs exemples piochés dans la littérature et le cinéma, nous tenterons à notre tour de la rejoindre.

Séance 6

En reprenant tous les outils et les exemples évoqués lors de ces séances, nous tenterons de mettre à jour un texte cohérent, et pourtant hors-normes, écrit depuis nos failles.

(Page mise à jour le :  7 oct. 2025)